Depuis sa nomination, Azraelle collectait le plus d’informations possibles sur sa nouvelle fonction.
Bien qu’habituée à une gestion transversale des choses, elle se trouvait maintenant plongée dans un monde inconnu, bien différent de celui de la politique comtale.
Pas un tort.
Ne cherche-t-elle pas justement à appréhender une autre vision de la réalité ?
Cependant, l’excitation cède parfois sa place à des moments d’inquiétude.
Sentiment de faiblesse bien vite écarté.
Elle a réussi ses objectifs auprès des autorités temporelles, aucune raison de ne pas y parvenir au service du Très-Haut !
En outre, la Vicomtesse de Marignane, fief provençal, estime enrichissant de côtoyer des ressortissants d’autres Duchés ou Comtés.
Ouverture d’esprit qu’elle perçoit comme une qualité, même si cette opinion est minoritaire en sa terre natale.
Rideau sur ce passé, c’est comme ça qu’elle voit la situation.
Sa vie aujourd’hui sera centrée sur Mâcon, et tous les lieux où ses missions la conduiront.
Ces pensées disparates lui font perdre la notion du temps.
Elle réalise être parvenue à sa destination lorsqu’un garde s’adresse à elle.
Inconnue pour ces gens, voyager sans escorte ne revêt encore aucun danger particulier.
Point positif.
Par contre, la voilà obligée de décliner son identité, ce qu’elle fait poliment.
Après vérification, le garde la laisse passer.Sa monture est prise en charge par un palefrenier.
Elle pénètre ensuite dans le bâtiment lyonnais, pas mécontente de se protéger du froid extérieur.
Son long manteau acajou, col relevé, n’était pas suffisamment épais pour l’en préserver.
A moins que ce soit l’effet d’habitudes d’un climat plus doux …
Elle s’annonce auprès de la personne venue à sa rencontre : « Bonjour, je me nomme Enimia Sélène Loews, surnommée Azraelle.
Je suis le nouvel aspirant-capitaine.Pouvez-vous m’indiquer où je suis attendue ? »