par vincent.diftainMoi, Posidonia, Petite fille du prophète de Dieu, Aristote, fille de Nicomaque, voudrais vous raconter les derniers jours de la vie de mon grand Père.
Après la mort d'Alexandre de Macédoine, Aristote avait été forçé de fuir précipitamment Athènes.
En effet, Alexandre l'avait toujours protégé, mais avec la disparition de ce dernier, ses opposants n'avaient pas hésité à traiter mon grand Père de fou dangereux en raison de l'enseignement qu'il dispensait autour de lui sur l'existence d'un Dieu unique.
Les tenants de la Religion officielle ne le supportaient plus et dès la nouvelle d'Alexandre mort, ils lachèrent tout leur fiel et commencèrent à monter la population contre mon grand Père.
Sa maison fut incendiée, et mon Père, Nicomaque, eut les yeux crevés.
Aristote décida alors de quitter Athènes pour rejoindre Chalcis.
Une fois installé, je les rejoignis, mais les derniers évènements avaient beaucoup assombrit mon grand père et il perdit très vite ses forces.
C'est alors que nous apprîmes la naissance du fils de Séleucos, le compagnon d'Alexandre qui avait toujours été le plus réceptif aux enseignements de mon grand Père. Sa femme Apama venait de mettre au monde un enfant qui avait été prénommé Antiochos du prénom du père de Séleucos.
Mon grand Père eut alors les yeux qui se mirent à briller et comme éclairé par Dieu il m'annonça qu'il devait absolument voir cet enfant.
Je fis alors envoyer un messager à Séleucos le conviant avec son fils à venir rendre visite à Aristote.
Séleucos accepta avec joie et arriva un mois plus tard accompagné de sa femme et de son fils.
Pendant cette période, Aristote s'entretint souvent avec mon Père pour le préparer à sa future mission : devenir le précepteur du jeune Antiochos.
Mais sa santé fléchit brutalement à nouveau et mon grand père était alité quand je rentrait dans sa chambre pour le prévenir de l’arrivée de Séleucos, à cet instant son visage s'éclaira et il retrouva tout à coup ses forces.
Il me demanda de l'aider à s'habiller puis rejoignit Séleucos qui fut très heureux de revoir son vieux maitre de l'époque où lui et Alexandre avaient été ses élèves...
Aristote l'embrassa et lui dit :
- Citation :
- Séleucos, je suis si heureux de te revoir et j'ai de grandes choses à te dire mais d'abord montre moi ton fils.
Séleucos se tourna vers Apama qui approcha Antiochos de mon Grand Père.
Aristote le regardait avec intensité et dit
- Citation :
- Jeune Antiochos, ton destin sera inspiré par Dieu. Par toi, des milliers d'hommes de peuples différents se convertiront à la parole du vrai Dieu. Et parmi ces peuples s'en trouvera un dans lequel naîtra celui qui finira ce que j'ai commencé.
Puis se tournant vers Séleucos il ajouta :
- Citation :
- Elève ton fils dans la Foi en Dieu, apprends lui les enseignements que je t'ai dispensé, prépare le pour la mission que Dieu lui a confié. Pour t'aider, je te donne mon fils, Nicomaque, qui sera le précepteur de ton fils.
Séleucos restait sans voix devant la prophétie que le grand Aristote venait de révéler, ainsi son fils avait été choisi par Dieu pour une si grande mission.
Aristote lui remit un pli scellé portant la mention "Pour Antiochos" et lui précisa qu'il devrait remettre cette lettre à son fils quand celui-ci aurait 15 ans.
Séleucos le remercia et l'embrassa chaleureusement.
Mon Grand Père dit alors Adieu à son fils, il l'avait préparé un mois durant à cette séparation qu'il savait définitive.
Il les regarda s’éloigner, puis, pris d’une grande fatigue, s’assoupit
Un peu plus tard dans la soirée, l’esclave Perfidias venu d'Athènes avec une amphore de vin dont l’étrange contenu fleurait la ciguë quittait le foyer avec la satisfaction du travail bien fait et du devoir accompli. Après sept jours d'inconscience, Aristote se réveilla alors que j'étais en pleurs à ces côtés, il ouvrit la bouche et dans un souffle me dit ces quelques paroles :
- Citation :
- Mon chemin sur Terre est fini, il y a encore tant à faire, mais la part que Dieu m'avait alloué est terminée. Antiochos fera germer la graine qui éclora avec Christos...
Il avait dit ce dernier nom de façon à peine audible, et son esprit l'avait quitté... Je ne connaissais pas de Christos et ne sais donc pas de qui il voulait parler...
Je suis aujourd'hui âgée, et m'en vais bientôt retrouver mon Grand Père.
Comme Aristote l'avait dit, j'ai vu Antiochos, préparé par mon père, devenir Roi d'un grand Empire, je l'ai vu transformer en religion d'Etat les enseignements de mon Grand Père, j'ai vu des milliers d'hommes de peuples si différents se convertirent. J'ai vu la parole de Dieu se diffuser dans notre monde. Mais de Christos je n'en ai pas connu...