Aristote
Ce cours va vous enseigner la vie et le message du premier prophète, celui qui a donné son nom à notre religion : Aristote.
La vita d'Aristote compose la seconde partie du livre des vertus avec la vita de Christos. Elle n'est pour le moment composée de trois livres :
- Livre I : Dialogues Treize chapitres
- Livre II : Panégyrique Quatre chapitres
- Livre III : Le siège d'Aornos :arrow:Quatre chapitres
Résumé : Aristote naquit un jour, en Grèce où tous étaient réunis sur l'agora afin de savoir de quel Dieu la comète que les astrologues avaient repérée était le signe. Son père s'étant rendu sur la place, lorsqu'il revint, sa femme avait mis le jour à un enfant. Le père présenta son fils aux puissances célestes, dont il demanda la bénédiction.
Un jour, le jeune Aristote, à peine âgé de cinq ans, se rendit au temple d'Apollon, mais une force l'immobilisa, un éclair vint frapper le temple et une voix résonna dans la tête de l'enfant : "Voilà ce que ma puissance réserve aux idoles qui se font honorer comme des dieux. Cherche le Dieu unique, cherche la Vérité et la Beauté, car un jour viendra celui qui restaurera tout". Et l'enfant, bouleversé, s'écroula sur le sol. Ce fut la première apparition de Dieu au prophète.
Plus tard, alors que le roi de Macédoine est mourant, toute la population prie les faux Dieux, et Aristote découvrit à ce moment là qu'il y a une vie après la mort matérielle, il découvre enfin qu'il est inutile de prier plusieurs dieux, et qu'un seul Dieu était suffisant, il fut envoyé ensuite à Athènes, afin d'y rencontrer Platon. Chez Aristote, l'art du syllogisme est inné, ce qui facilita l'apprentissage avec Platon., car tout ce que le maître disait, l'élève l'intégrait.
Puis Aristote quitta son maître, et alla fonder sa propre école, où il éclaira de son savoir les élèves. Il découvrit ensuite que les astres étaient de nature céleste. Pour Aristote, après un rêve d'une cité merveilleuse, décida de partir à la recherche de cette cité, il rejoignit Alexandre, qui écouta le conseil du philosophe et partit à la recherche de la Cité mythique d'Oanylone. Grâce, toujours aux conseils d'Aristote, Alexandre et son armée remportèrent une bataille contre un général perse.
Continuant la campagne, l'armée finit par manquer de vivres, d'eau, et les soldats étaient pris de mal, quand enfin on aperçut une cité, l'état de siège fut déclaré mais une délégation venant de la cité leur demanda d'attendre, leur Manitou avait prophétisé la venue d'Aristote, et voulait qu'il visite la ville. Ce que le prophète fit en disant : La curiosité n'est pas un si mauvais défaut.
Aristote visita donc la cité, divisée en plusieurs parties : La partie A, où habitaient les reclus de la société, la partie B, où habitaient les cultivateurs, la partie C, où habitaient les citoyens soldats, et enfin la partie D, où habitaient les plus riches. Le philosophe fut affligé de ce découpage, les écarts entre les classes étaient pour lui trop importants.
Extrait Voici un passage de la vie d'Aristote, il raconte la visite d'Aristote d'une ville nommée Aornos. Le temple du manitou du serpent cosmique était un édifice imposant, dont l’architecture ne tolérait aucune fioriture. Le décorum était d’une simplicité extrême, et se limitait à quelques bas reliefs représentant des épisodes de la vie du serpent cosmique, divinité Assacène. Seul le dôme du temple tranchait avec l’austérité de l’ensemble, chargé qu’il était de pierres précieuses, et tapissé de feuilles d’or. Nous pénétrâmes dans la bâtisse, emboîtant le pas de notre guide, qui nous conduisit à une sorte de guichet, tenu par ce qui semblait être des moines. Ceux-ci nous interrogèrent sur nos identités, nos adresses, nos situations familiales, nos revenus, nos filiations, et plusieurs heures plus tard, nous fûmes enfin autorisés à rencontrer le manitou.
Le manitou du serpent cosmique était un personnage singulier. Nous nous attendions à rencontrer un souverain, splendide dans sa majesté, mais c’est un homme dépourvu de charisme qui nous faisait face. Le manitou était petit, maigre, d’un age plutôt avancé, et portait une ridicule petite moustache. Il nous accueillit froidement en ces termes : « Les étrangers ne sont d’habitude pas bienvenus ici, mais pour vous nous faisons une exception, puisque vous êtes acteurs de la prophétie ». Je brûlais de lui poser la question, mais c’est Aristote qui le fit avant moi : « Mais de quelle prophétie parlez-vous donc ? ». Le manitou lui répondit qu’il avait vu en rêve qu’Aornos serait détruite par des armées venues d’occident, mais qu’un philosophe du nom d’Aristote devait d’abord visiter la cité pour en perpétuer la mémoire dans ses écrits. Aristote affirma que jamais il n’userait de son précieux temps pour écrire deux lignes sur Aornos, « plutôt crever, ou mieux, qu’Aornos sombre dans un total oubli ». Le manitou fut atterré par les paroles du philosophe : « Ah, non, non, non ! Ca non, nous ne pouvons pas être oubliés, enfin ! Nous sommes l’idéal politique ». Aristote pouffa : « Pouah ! Vous plaisantez ? Un idéal, une vaste blague oui : je ne vois ici que péché.
Je ne vois que luxure des hordes d’égarés vautrés dans les abus obscènes des choses de la chair, qui conduisent à l’irrémédiable contamination de l’âme, devenant alors comme un noir paysage peuplé de phantasmes où les corps se mêlent dans des positions indicibles. Ces damnés vont et viennent dans un sinistre ballet, en quête de nouvelles expériences sordides, pour calmer leur appétit féroce qui ne fait qu’aller grandissant. Plus rien n’a d’importance, sinon la satisfaction de leurs bas penchants, et bientôt, les obsessions deviennent si fortes qu’ils sombrent lentement dans une folie noire.
Je ne vois que colère, que des pauvres bougres qui s’abandonnent à leurs penchants primitifs pour lever la voix ou le gourdin contre leurs frères, que des sinistres maraudeurs qui jouissent de la violence de leurs actes malfaisants. Ceux-là, bientôt poussés par leurs pulsions bestiales, ou leurs tendances à la perversité, se repaissent de chair humaine et boivent le sang de leurs victimes, avant de semer la mort, puis de s’oublier à jamais dans une orgie de viscères et d’humeurs répandues.
Je ne vois qu’avarice de ceux qui prétendent commander mais qui ne font qu’exploiter, méprisant des intérêts les plus fondamentaux de leurs sujets, de ceux qui se complaisent dans leur petit confort, méconnaissant des besoins vitaux de leurs frères laborieux, et qui refusent une miche de pain aux bouches affamées. Ceux-là, en vérité, font preuve d’un tel égoïsme, que toute leur substance converge vers un même point central de leur organisme, et qu’ils deviennent ainsi tout rabougris, bossus, et tordus par l’œuvre du temps.
Je ne vois que gourmandise, et extraordinaire opulence des citoyens, qui sont gras d’abuser des choses de la table, rosés de boire trop de vin, et nonchalants de leurs excès de sommeil. Ceux-là verront bientôt leurs langues couvertes de pustules immondes, et gonfleront comme des baudruches, pour ensuite éclater tels des fruits murs dispersant ainsi leurs pauvres chairs aux quatre vents.
Je ne vois qu’orgueil et fatuité des citoyens, qui se réjouissent de la contemplation de leur propre image, et qui se persuadent de vivre dans la perfection physique, morale et politique. Ceux-là deviendront les plus laids, les plus difformes d’entre tous à mesure qu’ils vieilliront ; ils finiront fous de désespoir d’être rendus à l'état de monstruosités rampantes, larves visqueuses qui n’ont plus rien d’humain.
Je ne vois qu’envie des uns pour les choses des autres, ceux d’en bas voulant posséder autant que ceux d’en haut, tels se pourléchant de ce qu’ils pourraient encore tirer de leur prochain, et la chrématistique se faisant l’instrument de ce système pernicieux. Ceux-là aiment trop posséder et posséder autrui, et à se croire trop libres de désirer, ils en deviennent esclaves de leurs désirs, soumis aux moindres aléas de la fortune : leur vie devient un enfer, une quête effrénée et impossible d’un nombre toujours plus grand de choses terrestres.
Et enfin, je ne vois qu’acédie, le pire de tous les vices, s’il en est un, car voilà des citoyens qui au nom d’une obscure prophétie se laissent aller à la contemplation absurde de ce qu’il croient être leur destinée, à savoir disparaître sous les coups du glaive d’Alexandre, des citoyens qui au lieu d’agir, regardent béatement et passivement, des citoyens qui ignorent que l’action est le produit de l’héroïsme, le plus noble véhicule des vertus. Ceux-là, en vérité, ne méritent plus le nom de citoyens, et donc ne méritent plus le nom d’homme, ils sont des légumes ! »
Et Aristote se tût. Le manitou fit des yeux ronds, quant à moi je ne savais que dire après une telle tirade. Le temps fut suspendu, puis le souverain eut soudain une réaction violente. Aristote et moi fûmes expulsés d’Aornos, après avoir été copieusement insultés par le petit roi, qui entrait dans une colère hystérique.
Voici un autre passage, où Aristote parle de l'importance de la sociabilité : Aristote cheminait en Attique alors qu'il avait rendu visite à un lointain parent vivant à Thèbes. Il était seul, ayant laissé la responsabilité de son école à ses meilleurs élèves. Mais à une bifurcation, il se trompa de chemin et au lieu de redescendre vers la plaine et la ville, il s'engagea dans les collines. Au bout de deux heures de marches, il se rendit compte de son erreur et avisa une habitation isolée. Il décida d'y aller demander conseil sur la route à suivre.
Au fur et à mesure qu'il s'approchait, il se rendit compte que ce qui de loin passait pour une maison n'était une mauvaise cabane adossée aux rochers, masquant grossièrement l'entrée d'une grotte.
Il frappa à la porte et héla, on vint lui ouvrir. L'homme, âgé, était à peine vêtu, et seulement de haillons. Il était maigre et hirsute.
Aristote : "Bonjour, vieil homme. Je me suis perdu et cherche le chemin de Mégare."
Ermite : "C'est si tu y vas, que tu seras perdu."
Aristote : "Je n'ai point souvenir que la ville ou les routes alentours soient à ce point peuplées de brigands."
Ermite : "Qui donc te parle de brigands. Elles sont peuplées d'humains. C'est déjà bien assez dangereux. "
Aristote comprit alors qu'il avait affaire à un ermite.
Aristote : "Dis-moi, es-tu heureux ?"
Ermite : "Si je suis heureux ? Et comment ! J'ai tout ce qu'il me faut : l'eau de la rivière, des oliviers, un petit jardin. Et comme je ne suis pas maladroit de mes mains, je fabrique ce dont j'ai besoin. Je n'ai besoin de rien, ni de personne. Je suis parfaitement heureux."
Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement humain."
Ermite : "Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes."
Aristote : "Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"
Ermite : "Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes."
Aristote : "Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !"
Et Aristote reprit sa route, descendant vers Mégare.
Travail :
- Pour Aristote, de quel péchés se rendent coupables les plus riches? (Texte 2)
- Pourquoi Aristote ne veut pas écrire sur cette cité? (Texte 2)
- Quand Dieu apparût pour la première fois à Aristote? (Texte 1)
- Pourquoi l'ermite pense-t-il être heureux? (Texte 3)
- Pourquoi l'ermite n'est pas un homme de vertu d'après Aristote? (Texte 3)
Mis en forme par sœur Wilgeforte de Torretta-Granitola