San Babila
San Babila naquit à Antioche vers 200 et y mourut vers 250. Il fut évêque d'Antioche de 237 à sa mort et est vénéré comme saint des Églises d'occident (qui en célèbrent la mémoire le 24 janvier) et d'orient (4 septembre).
Sa commémoration est aussi celle de ses fidèles disciples : Urbano, Prilidano et Epolono, avec lesquels fut arrêté pendant les persécutions de Dèce.
On raconte à son sujet qu'il naquit dans une famille de la grande bourgeoisie. Son père était un célèbre commerçant textile, et Babila passa sa jeunesse en négligeant la religion, mais en s’adonnant à des passe-temps avec les amis de son père.
Babila, très ambitieux, ne se contentait pas de passer ses journées en perdant son temps dans les auberges à la mode, mais voulait devenir important et entrer dans le beau monde. Il développa ainsi l'activité de son père, activité qui devint une florissante société d'ateliers de couture en créant une série de modes de grand prestige qui se vendait dans les cours européennes et pour les hauts prélats.
Un jour qu’il accompagnait son père à Rome afin de négocier de la soie d'orient, il rencontra Valentin, le futur saint des amoureux, avec lequel il lança une ligne de vêtements pour épouse et une de vêtements pour des hauts prélats, en brocart rouge.
Bien vite sa renommée s’amplifia, et il n'y avait pas reine ou dame de la noblesse qui ne voulait pas avoir un de ses vêtements ou de son ami Valentin.
Un jour, cependant, alors qu'il était dans son atelier de couture d'Antioche, on lui apprit que son ami Valentin s'était retiré des affaires et avait été élu Évêque à Terni, en Italie.
Pendant qu'il pensait que peut-être cela pourrait sûrement améliorer ses affaires avec l'Église, un rouleau entiers de velours de Damas lui tomba sur la tête en le laissant assommé au sol. Pendant que les aides de son atelier et ses serviteurs s'efforçaient de la soigner, Babila rouvrit les yeux et dit à son fidèle Urbano : « Le Seigneur m'a parlé ! Jusqu'aujourd'hui nous avons péché, avons sollicité la vanité et nous en sommes satisfaits, mais maintenant je m'aperçois que celle-ci est seulement œuvre de la Créature sans nom, qui nous fait apparaître un péché doux, mais en fait nous trompe. »
Dès lors, Babila cessa de créer des modèles pour les riches et nobles et commença à fournir les pauvres moines et les prêtres de campagne en vêtements humbles mais convenables, et qu'il voulut tous marquer du signe D&G, Deo Gratias, pour se rappeler de la vision qu’il avait reçue de Dieu sous le rouleau de Damas.
On lui reconnaît beaucoup de miracles. Le premier est celui de la couverture des hontes de San Sebastiano. On raconte qu’un jour, en voyant la représentation de San Sebastiano transpercé des flèches, lié au poteau du supplice, Babila courut dans sa boutique pour prendre une crème de lin, avec laquelle il couvrit le pubis du saint, le soustrayant ainsi à la honte. On sait également que, pendant que Babila couvrait San Sebastiano, toutes les statues du saint, retirées, émergèrent partout dans le monde et se dispersèrent.
Sa renommée d'homme pieux et de serviteur de Dieu se répandit alors partout, et ses concitoyens le voulurent comme évêque, mais il refusa, prétextant qu’il n’en était pas capable. Mais, devant leur forte insistance, il accepta, et guida ses ouailles avec amour et compassion pendant des années.
Lors des persécutions de Dèce, il fut arrêté avec ses disciples, fut lié à des piquets de fer et avant de mourir il légua des bracelets élégants à des églises où il s’était rendu de son vivant.
Traduit par monseigneur Wilgeforte de Torretta-Granitola