[RP] Entretien avec Ethel

Invité

Depuis Autun, le prélat et Ethel avaient fait une courte route, durant laquelle ils avaient pu tout de même longuement discuter. Ethel lui avait annoncé une bonne nouvelle, et Graoully souhaitait la soutenir dans cette démarche. Se guidant toujours aussi facilement dans le palais archiépiscopal qu'il avait tant fréquenté à ses débuts, et qu'il avait revisité deux semaines auparavant, ils arrivèrent devant la porte de l'évêque d'Autun.

Respirez fort Ethel, et en avant.

Il toqua, souriant à Ethel.

Votre éminence, dame Ethel et Monseigneur Graoully de la Louveterie. Nous sommes derrière votre porte, pouvons-nous entrer ?

Invité

Je respire, je respire Graoully...

Ah oui je dois l'appeler Votre Eminence.
Vous faites bien de me le rappeler Graoully, je suis toujours perdu avec les noms...

Ça va, je présente bien là comme ça ?

Elle avait attaché ses cheveux et retiré toutes ses breloques.

Invité

Tout à fait, c'est l'appellation qu'on lui doit. Ne vous asseyez que quand nous y serons invités surtout !
Oui oui, vous vous présentez très bien, n'ayez crainte de ce côté.

Le prélat examinait, en même temps la porte. Quelque chose avait changé ! Elle ne sonnait plus comme avant quand on toquait.

Invité

Le Cardinal Evêque d'Autun entendit frapper, puis de façon très étouffée entendit des voix.

Ce nouveau capitonage de la porte était vraiment efficace, cependant, le résulat fait qu'on n'entendait plus goutte...

Du coup, pour se faire entendre, il parla bien fort :

Euh, ENTREZ !

Invité

Cette porte avait véritablement un défaut ! Une voix forte mais étouffée parvint de l'autre côté de la porte. Prenant ça pour une invitation à entrer, l'abbé ouvrit la porte, et laissa Ethel passer devant. Il s'agenouilla devant le cardinal pour baiser son anneau.

Le bonjour éminence. Voici dame Ethel, d'Autun. Quant à nous, je suis venu vous voir il y a deux semaines, je suis Monseigneur Graoully, pour vous rappeler mon nom.
Si j'ai accompagné dame Ethel, c'est à la suite d'une confession. Je suis sûr qu'elle se fera une joie de vous expliquer ceci. Quant à moi, je viens juste avant de la guider jusque dans votre bureau et peut-être l'aider un peu dans la discussion, mais si je gêne, je trouverai bien quelque chose à faire dans l'évêché. J'ai appris qu'une nouvelle salle avait été aménagée à l'officialité.

Invité

Le Cardinal vit entrer deux personnes, il reconnut immédiatement Monseigneur Graoully, par contre, il ne connaissait pas la seconde personne. Il écouta l'introduction du Frère Graoully et lui répondit.

Bonjour mon Frère,

Je me rappelle fort bien de vous, je rencontre certes beaucoup de monde, mais j'ai heureusment une fort bonne mémoire. Comme vous introduisez en ces lieux c ette gente dâme, vous pouvez bien sûr rester parmi nous.

Puis ce tournant vers la jeune Dame.

Bonjour ma Dame,

Que puis je faire pour vous ?

Invité

Ethel entra.
Graoully s'agenouilla devant le cardinal et lui baisa son anneau.
Mince... que devait elle faire ?
L'imiter où était ce une pratique réservée à leur communauté ?

A cet instant, elle se sentit bien stupide et surtout un peu seule.
Graoully lui avait demandé de ne pas s'asseoir, ce qu'elle n'aurait pas fait d'ailleurs mais il ne lui avait pas parlé de ça.
Elle chercha dans sa mémoire... elle avait passé de longues semaines avec Son Eminence Clodewerk en Bretagne.
Elle ne l'avait jamais salué de cette manière et il ne lui en avait jamais fait le reproche.

Elle se contenta donc de saluer humblement le cardinal et se présenta.

Bonjour Eminence.
Je m'appelle Ethel, j'habite à Autun.
Je suis une fille du vent.
Ce qui veut dire que j'ai longtemps prié Sainte Sara et que je la prie encore.
Ce qui m'amène auprès de vous en ce jour va donc vraisemblablement vous paraître bien curieux...

Ethel se tut un instant cherchant du regard le secours de Graoully.

Graoully, enfin Monseigneur Graoully m'a baptisé à Rennes alors que je traversais une période difficile dans ma vie.
Et je suis entrée dans la famille aristotélicienne sans retenue.
J'y ai trouvé réconfort et amour.

Le cardinal la regardait silencieux.
Il ne devait pas bien comprendre ce que faisait une fille du vent dans son bureau.
Devait elle continuer ?

Invité

L'abbé se rendit compte au moment où il se relevait qu'il avait oublié de mentionner à Ethel ce qu'elle devait faire pour saluer convenablement Vincent. De toute façon, il eut été trop tard pour le lui dire, et la façon qu'elle choisit fut tout aussi bien.
Graoully mourait d'envie de s'asseoir, mais ne le fit pas pour ne pas enfreindre les règles de la bienséance. Il espérait tout de même intérieurement que le cardinal allait les inviter à prendre la posture assise.
Il vit qu'Ethel cherchait du soutien dans son regard, et lui sourit alors pour la rassurer. Il voulait lui signifier qu'elle pouvait continuer sans crainte d'être jugée. Elle était avec deux ecclésiastiques, et elle ne pouvait rien craindre.

Invité

Ma chère enfant,

Je suis bien heureux de vous entendre dire que vous avez trouvé amour et réconfort dans la grande famille des fidèles aristotéliciens.

Mais avant de continuer, puis je vous proposer de poursuivre notre conversation dans une situation plus confortable ennous installant ici.

Et le cardinal indiqua le petit "salon" composé d'un grand fauteuil confortable et deux canapès qui lui faisaient face.

Invité

Ethel s'était assise dans le salon comme leur avait indiqué le Cardinal.
Elle n'était pas habituée à ses lieux fermés mais il était vrai que c'était plus facile pour discuter.
Elle se tourna rapidement vers Graoully qui semblait confiant.
Elle était heureuse qu'il soit là.

Eminence tout ça pour vous dire... enfin comment vous dire d'ailleurs...

Ethel cherchait ses mots.

J'aime mon village Autun, j'y ai beaucoup d'amis.
Et j'ai envie de partager ma foi avec eux.
De rassembler au sein de la paroisse.
On dit de moi que je sais donner l'impulsion...

Ethel s'embourbait et se rendit compte qu'elle s'égarait un peu, alors elle ajouta rapidement.

Voila je désire être diacre.
C'est mon vœu le plus cher.
J'aimerais guider dans l'amour du Très-Haut.

Elle se tut un instant et ajouta.

Je sais que j'ai un parcours atypique Eminence...
Et je ne sais pas si ma demande est recevable.
Mais laissez moi penser un instant que c'est un atout pour rassembler.
Le très haut ouvre ses portes à tous, de toute origine et quel que soit leur chemin...

Invité

Ma chère enfant,

Comme vous le dites si bien, le Très Haut ouvre ses portes à tous.

Le parcours importe peu, c'est l'âme qui compte et si votre âme a été touchée par la Grâce Divine, ce n'est pas moi qui irait à l'encontre du Très Haut.

Et pourtant, si le parcours importe peu, j'affirme au contraire que votre parcours atypique est une chance pour l'Eglise, et non un handicap pour vous.

L'Eglise a besoin de diversité ! A partir du moment ou vous êtes motivée et souhaitez diffuser la Parole Divine et contribuer à l'élargissment de la grande communauté des croyants aristotéliciens, alors c'est avec grande joie que je vous accueillerai comme clerc de notre Sainte Eglise et vous nommerai Diaconesse d'Autun.

Invité

Ethel écoutait attentivement et humblement le cardinal.
Non seulement, il n'écartait pas sa candidature mais il l'encourageait.

Elle tourna la tête vers Graoully puis revint aussitôt vers le cardinal qui venait d'accueillir ses propos et de lui faire confiance.

Eminence, que puis je vous dire pour que mes remerciements à votre égard soient à la hauteur des sentiments que j'éprouve à cet instant ?
Merci, merci Eminence...
Sachez que je mettrai tout en œuvre pour le développement de la grande communauté des croyants aristotéliciens et aussi pour ne pas vous décevoir.

Ethel se tut en attendant la suite, que devait elle faire pour son souhait se réalise ?

Invité

Et bien c'est parfait !

Comme vous vous en doutez, devenir Diacre nécessite de connaitre notre religion, avec son dogme et son droit canon, ainsi que sa liturgie pour que vous puissiez être le guide des fidèles d'Autun, et conduire les messes, ainsi que célébrer les baptêmes mariages et funérailles de votre paroisse.

C'est pourquoi, il vous faut vous inscrire au séminaire théologique primaire de Lyon, qui se trouve ici même.

Vous apprendrez ainsi tout ce qu'il vous faut savoir pour être Diaconesse.

Etes vous prête à suivre cette licence ?

Invité

L'abbé tiqua aux paroles de Vincent, comme à chaque fois qu'il entendait quelqu'un mettre le terme de diacre au féminin. Il aurait volontiers fait remarquer cette erreur, mais n'osa pas à ce cardinal qu'il voyait seulement pour la deuxième fois, en dehors des fois où il avait pu le voir à Rome.
En tout cas, il avait raison. L'Église avait besoin de diversité.
Voilà maintenant qu'Ethel allait devoir se mettre aux études théologiques, il fallait espérer qu'elle ne soit pas trop pressée à présent.
L'abbé en profita pour glisser la main dans la poche de sa soutane. Il avait rédigé une lettre pour Vincent, et comptait bien la lui donner à la fin de l'entretien.
Il sourit à Ethel qui choisissait là une bien belle voie.

Invité

Oui, je suis prête Eminence.
Et j'irai m'inscrire en sortant de votre bureau.

Ethel s'agenouilla et lui baisa son anneau.

Merci de votre écoute.
Ce moment restera longtemps gravé dans ma mémoire.

Ethel se releva, puis hésita un instant et osa.

Eminence, puis je abuser encore un peu de votre temps ?
Une affaire personnelle mais qui me tient à cœur dont j'aimerais m'entretenir avec vous.

Graoully était là et cela lui donnait des forces.

Invité

Graoully remit donc dans sa poche sa missive, tout en lançant un regard interrogateur à Ethel : sa présence était-elle de trop ?

Invité

Bien sûr ma soeur, je vous écoute.

Invité

Ethel se rendit compte que Graoully remit dans sa poche un document sans doute important en ce lieu.
Mince... avait elle parlé trop vite ?
Aurait elle du laisser les deux hommes d'église entre eux et sortir en les remerciant de leur écoute ?

Il était trop tard, le cardinal l'engageait à s'exprimer.

Voilà Eminence...
Aussi avant de vous en dire plus, sachez que j'ai un enfant, un garçon.
Il s'appelle Lazare_du_cost.
Cet enfant a été conçu hors mariage.
Peut être aurais je du vous le dire d'ailleurs au début de cet entretien.

Ethel baissa la tête puis se reprit.

Il est mon bien le plus précieux Eminence.
Il est élevé par son père et moi même dans la foi aristotélicienne, il vient d'ailleurs d'être baptisé.
Je veille sur lui et je le guiderai jusqu'à mon dernier jour pour qu'il soit un homme bon, qui pourra toujours marcher la tête haute quelles que soient ses origines.

Ethel cherchait se mots se remémorant la scène.

Il y a quelques jours alors que j'étais en taverne avec des amis dont Monseigneur Graoully, j'ai eu à affronter des propos extrêmement violents et insultants.
Ces mots sont venus d'une dame.
Dame Della de Volvent.
Oui...

Alors qu'elle me demandait des nouvelles de mon fils et que je lui répondais volontiers, elle s'est empressée de crier haut et fort que cet enfant était un enfant illégitime, qu'il ne pouvait pas être un enfant de l'amour...
Et qu'en son domaine, ces enfants là, elle les jettait au fond d'un puits...

Ethel en avait encore des larmes et de la colère dans les yeux.

Vous savez, je ne veux pas de mal à cette Dame Eminence mais je fais appel à vous.
Ces propos ne sont pas dignes d'une personne de ce rang qui clame sa foi envers l'église et qui vient d'ouvrir sa chapelle en son domaine.

Tout comme, pour mon honneur et celui de mon fils, je n'ai pas à recevoir cette violence.

Certaines grandes maisons ouvrent leurs portes, accueillent...
Dame Della de Volvent jette les enfants dans les puits...

Invité

Ma Soeur,

Les accusations que vous portez sont extrèmements grâves, cependant, vous n'êtes pas la première à me faire part de celles ci... Je vais devoir saisir l'inquisition. Vous serez peut être amenée à témoigner dans cette affaire.

Quant à votre enfant illégitime, selon la loi des hommes, il est aujourd'hui l'enfant de notre Sainte Eglise Aristotélicienne par son baptême, donc ne vous inquiétez point pour ce sujet.

Invité

Je vous remercie Eminence pour votre écoute.
Sachez que je m'en souviendrai longtemps.
Vous m'avez non seulement ouvert votre porte mais de nouveaux horizons.
Je serai en être digne.

Enfin, concernant cette triste affaire, vous me venez de m'apporter du réconfort.
Je me tiendrai bien évidemment à votre disposition.

Ethel se recula un peu, s'agenouilla et baisa l'anneau de son Eminence.
Puis, elle se tourna vers Graoully et le remercia du regard.
Il avait tant fait pour elle.

Ethel sortit sans bruit.

Invité

Ethel le quitta, laissant le Cardinal seul avec Graoully.

Frère Graoully, je peux faire quelque chose pour vous ?

Invité

L'abbé reprit sa lettre dans sa poche, et la tendit au cardinal-évêque.

Voici éminence une correspondance que j'avais préparé pour vous, ne sachant si je pourrais vous voir avant de repartir. Cette lettre rejoint ce que vient de dire Ethel. Je comptais ainsi vous la faire envoyer en partant, mais puisque nous en avons l'occasion, voyez donc cette lettre.

[En fait, il s'agit de la missive envoyée il y a pas mal de jours concernant une possible hérésie]

Invité

Ah, en effet, c'est le fameux cas dont nous parlions il y a peu...

C'est bien ennuyeux tout cela... Il me faudrait convoquer le chapelain de cette Dame, pour avoir son avis...

Invité

Alors je vais vous laisser travailler à cette affaire et aux autres qui réclament votre avis, je vous ai déjà assez dérangé. Il est de plus temps pour moi de quitter le sol bourguignon pour me remettre à la disposition de mon archevêque après ces quelques jours de vacances.
Que le très-Haut nous garde éminence, la bonne journée à vous !

Et l'abbé de s'agenouiller à nouveau devant le cardinal pour lui baiser son anneau, puis de repartir vers la porte, et de là dans les couloirs du palais archiépiscopal.

Invité

Ethel arriva devant la porte du bureau de son Eminence et frappa trois petits coups.
Sa démarche n'allait pas être très longue mais elle était nécessaire.