Epson avait quitté St Claude dans l'espoir de s'installer à Genève, mais son champ ne trouvant pas acquéreur elle demeurait san claudienne demeurant en résidence secondaire chez les genevois, aussi s'était-elle rendue à l'archidiocèse de Lyon pour demander quelques renseignements.
Un matin, la rouquine arriva à la Province ecclésiastique de Lyon, en voiture, à moitié gelée. Elle leva les yeux sur les bâtiments, rien avait changé, mis à part que les lieux semblaient moins poussiéreux qu'à une époque. Un coup d'oeil au tableau d'affichage, elle sourit, l'arichidiocèse n'était pas déserté, peut-être trouverait-elle ainsi quelqu'un pour répondre à ses interrogations. La femme posa la capuche de sa cape et remonta son col avant d'entrer.
Arrivée à l'intérieur du bâtiment, elle essaya de manifester sa présence, à un garde ou à un passant. Mais ne voyant personne, elle s'assit dans un coin, car rester debout après les blessures ramenées d'Anjou était souvent douloureux pour sa hanche et elle attendit l'arrivée de quelqu'un.
Elle doutait fortement qu'on prenne en compte sa demande, car bien que Monseigneur Sabotin fut en accord avec elle, l'opinion générale ne serait sans doute pas du même avis qu'eux. Il fallait parfois faire bonne figure et mettre de côté ses souffrances. Tant pis, elle trouverait une autre solution. Mais elle n'était pas venue que pour demander des renseignements en matière conjugale, mais aussi afin de demander si le baptême de ses enfants pourraient avoir lieu ailleurs qu'à St Claude, peut-être à Genève ou dans un des deux châteaux familiaux.