[Après de très longs jours de marche, traversant en silence la Bourgogne]
Pas encore au point au niveau de son déménagement, et partageant sa vie entre trop de pigeonniers et demeures, le prélat presque alençonnais-normand avait mis du temps à retrouver une missive de son ancien confrère bourguignon, disparu sous une pile de parchemins romains qu'il avait à compulser...
Trop de paperasse tue l'administratif.
Démonstration par l'absurde. Car il avait loupé une missive essentielle, perdue au milieu de tant d'autres inutiles...
Dès réception de la réponse d'Autun au caractère pour le moins urgent et pressé, l'homme d'Eglise s'était donc au plus vite mis en route vers l'est et vers la Bourgogne, vers l'est et un passé qu'il espérait oublier rapidement. Et vers l'est et une ville qu'il ne connaissait que peu : que de nom, à vrai dire.
Lyon.
Lyon était en vue désormais. Sa cathédrale, ses bourgs, et son palais épiscopal se dressant maintenant devant lui.
Lorgnant de droite à gauche, il ne sait s'il sera accueilli par une quelconque garde épiscopale ou un membre du clergé lyonnais.
Serrant son manteau autour de lui, et bravant les premiers vents hivernaux, le prélat s'avança vers les lourdes portes de l'entrée et poussa de toutes les forces que ses maigres bras pouvaient fournir.
Une fois à l'abri des intempéries, il attendit.
Tout simplement.