[Rp] Entretien avec Marcheur

Marcheur entra et s'installa. Il était prêt.

Nous pouvons commencer monseigneur.

Cela me convient.

Il se posait un tas de questions et l'accès à ces textes essentiels était une bonne façon de les approfondir.

Je suis prêt pour la lecture.

L'archevêque déplie le premier rouleau et le tend à Messire Marcheur.

Voici pour vous.

Citation :

Première leçon sur Dieu

Citation :

1) Faut-il croire en l'existence de Dieu ?
Assurément oui car si nous regardons tout ce qui existe autour de nous, toutes ces choses ont un créateur. Prenez ces bancs sur lesquels vous êtes assis. Ils ont un créateur qui, lui-même a utilisé des planches, fabriquées par un autre créateur, lequel les a fabriquées à partir d'arbres coupés par un autre créateur et ainsi de suite ... et de cause en cause, nous remontons logiquement à un créateur de tout ce qui prouve que Dieu existe.

2) Un ou plusieurs dieux ?
Un seul assurément, sinon comment vivrions-nous dans un monde si parfaitement ordonné où chaque chose qui a été créée l'a été pour être utile ?
Je sais bien que d'anciens peuples prétendaient qu'il existait plusieurs dieux, mais pour qui connait l'histoire de ces dieux, on n'y verrait qu'un immense chantier où ces dieux n'ont rien de divins: ils se querellent entre eux, fomentent des guerres, trompent allègrement leurs époux ou épouses légitimes ... avec de tels dieux inventés par les anciens, nous vivrions vraiment dans un monde très bizarre où un jour les objets tomberaient au sol parce qu'un dieu l'aurait décidé et, le lendemain, parce qu'un autre dieu, mécontent de cela, en aurait décidé autrement, s'envoleraient vers le ciel pour ne plus revenir !
Non, il faut en convenir, seule l'unité génère la perfection, donc il n'existe qu'un seul Dieu.

3) Dieu a-t-il créé les Hommes et pourquoi ?
Oui, puisqu'il a tout créé, il a créé les Hommes. Pourquoi ? parce qu'il voulait que sa création éprouve de l'amour pour Lui. Ainsi, il créa les Hommes, faits de matière et d'esprit, esprit capable de s'élever vers Lui et donc d'éprouver cet amour.

4) Les Hommes en eurent-ils conscience ?
Hélas, non, pas du tout, ils pensèrent même, au départ, que Dieu les détestaient et ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient sur Terre car, selon eux, toutes les autres espèces avaient plus de talents.
Un individu osa même prétendre que le seul but de la présence humaine sur Terre était de permettre au fort de dominer le faible !
Finalement, c'est un autre humain - il s'appelait Oane - qui fit prendre conscience aux Hommes que sans amour, on a vécu pour rien, donc que l'amour et l'amitié envers Dieu et envers les autres étaient les seules raisons de notre présence.

5) Comment réagit Dieu face à la fronde des humains ?
Dieu transforma l'individu qui était partisan de la domination du fort sur le faible en Créature Sans Nom, un être devenu invisible mais capable de tenter les humains afin de les pousser à faire le mal.
Puisque les Hommes avaient douté, Dieu se servit et se sert toujours de cette Créature Sans Nom pour tester la force et la solidité de notre amour pour Lui.

6) Qu'arrive-t-il à notre mort ?
Lorsque nous mourons, Dieu, sauf exceptions pour les gens très vertueux et pour ceux qui sont irrécupérables, nous pose une question:
" Veux-tu retourner sur Terre et continuer à essayer de t'améliorer ou te considères-tu comme digne d'entrer au paradis solaire ?
Il faut que je vous dise, avant de poursuivre, que Dieu a partagé le monde de l'au-delà en deux: le Soleil où vont les âmes vertueuses et le Lune où vont les âmes des damnés.
Oui, donc, je disais, Dieu pose sa question: soit on répond non, et on revient sur Terre, soit on répond oui et on est jugé en fonction de nos actions passées et là, Dieu décide soit de nous envoyer vers la Lune, soit de nous envoyer vers le Soleil.

Marcheur prend le rouleau et hoche de la tête pour remercier l'archevêque. Il le déploie précautionneusement et le lit avec attention.

Le monde est fait d'objets divers. Certains accessibles aux hommes, d'autres aux élus, beaucoup sont entourés de mystères. L'idée d'un Dieu créateur avait de nombreux phénomènes de son côté. Un Dieu très aristotélicien avec une forte inclinaison pour des élections réglés comme une horloge. Soit.

Le texte sur les anciens dieux ressemblait à s'y méprendre à ce que Marcheur avait vécu avec ses parents, puissants marchands de machines de guerre, aux apparences pleines de vertus et à la rouerie sans égal. Cette lecture lui arracha un sourire.

Les Hommes et l'amour, vaste sujet! Marcheur avait expérimenté sans arriver à les distinguer le plaisir de la taverne et celui des cérémonies religieuses. Il comprenait bien mieux l'augmentation de la masse monétaire dans la province que l'élévation de l'esprit...

J'aimerai en lire plus sur l'amour. Je me sens bête, surtout vu la place que ce sentiment prend dans les textes!

Il se replongea dans la lecture.

Depuis qu'il s'était lancé dans la politique, Marcheur avait croisé de drôles de loustics. Lui savait bien que le commerce n'était pas neutre et pouvait aussi bien servir à écraser qu'à coopérer pour établir l'harmonie.

L'arrivée de l'exquise Gray au conseil des maires avait révélé l'appétit féroce d'un certain Septimus, maire de Chalon, qui avait quitté la Franche-Comté quand on lui avait barré la route pour le trône comtal. Il était tour à tour flatteur et agressif, tandis que Marcheur prônait un commerce au service de l'harmonie. Mais soit. Le Sans-Nom.

La mort. Un choix? C'était à la fois rassurant, car certains habitants de Mâcon allaient peut-être se remettre, mais aussi très triste, car cela voulait dire que ses parents avaient préféré renoncer. Cela renforçait son sentiment d'insécurité. Il n'était pas conforme à leurs attentes, et même si la réciproque était vraie, cela le laissait perplexe. Peut-être avaient-ils renoncé pour qu'il ait une chance d'échapper à ceux qui les avaient massacré? Il devrait dépasser cela. Il repensait aussi à l'enquête sur la disparition de Thomas de Sparte. Les nobles avaient parfois de drôles de considérations pour les évènements physiques...

C'est très instructif. Cela soulève de nombreuses questions. Je pense pouvoir faire mienne cette façon de concevoir le monde. C'est très éloigné de ma tournure d'esprit, mais si je veux pouvoir me rendre utile dans la cité, je sens que j'ai besoin de m'élever et qu'il me faut me plonger dans ces questions fondamentales.

Il repensait à son échange avec le maire de Chalon.

Il m'est arrivé...d'employer des arguments...scatologiques dans les débats politiques, et cela manquait de grâce, je l'avoue.

Il tendit le rouleau à son interlocuteur et lui offrit cette alternative:

Vous pouvez me demander des précisions ou me fournir la suite, vous savez ce qu'il en est, mais je veux bien continuer les lectures.

L'archevêque laissait Marcheur lire tranquillement. Il répondit à ses quelques interrogations

Citation :

J'aimerai en lire plus sur l'amour. Je me sens bête, surtout vu la place que ce sentiment prend dans les textes!

C'est un vaste sujet mais s'il vous intéresse, nous pourrons développer après votre pastorale.

Citation :

Vous pouvez me demander des précisions ou me fournir la suite, vous savez ce qu'il en est, mais je veux bien continuer les lectures.

Passons à la suite alors car je ne pense pas que ce texte présentait de difficultés particulières. Nous allons aborder à présent le premier de nos deux prophètes, Aristote.

L'archevêque donna alors un deuxième rouleau à Marcheur

Citation :

Deuxième leçon sur Aristote

Citation :

1) Qui est Aristote ?
Aristote est un philosophe grec du IVème S. av JC qui fut notamment le précepteur d'Alexandre le Grand; il est le fondateur du Lycée où il diffusa son enseignement fondé sur l'usage de la raison et fut empoisonné après la disparition d'Alexandre à cause de sa croyance en en Dieu unique.

2) Quel était l'état de la religion au IVème S. av JC ?
Après la mort d'Oane, les humains oublièrent peu à peu son enseignement et la ville qu'il avait fondée, Oanylone, devint peu à peu la proie de la Créature Sans Nom et de ses sept serviteurs, les Princes-Démons. Alors la violence, l'anarchie, la débauche s'emparèrent de la ville et Dieu la maudit. Il finit par la détruire, dispersant les survivants qui avaient échappé à sa colère dans le monde et envoya les sept Princes-Démons dans l'enfer lunaire où depuis, ils torturent les âmes des damnés.
Peu à peu, les hommes parlèrent des langues différentes et ils se mirent à adorer de multiples dieux façonnés à leur image et rares furent les humains qui crurent encore en un Dieu unique et dans les enseignements d'Oane.
C'est dans cette période sombre qu'un jour, Aristote, encore enfant, fut frappé d'une révélation en plein temple d'Apollon à Stagire; une révélation qui lui enjoignit de chercher le Dieu unique et la Vérité.

3) Quels sont les principaux apports d'Aristote à notre religion ?
Tout d'abord, par l'usage de la raison, il démontra qu'en remontant de cause en cause, on en arrivait à une cause unique, Dieu, qui, lui-aussi, ne pouvait être qu'unique puisque seule l'unité est perfection, comme je l'ai expliqué la dernière fois en me servant justement des raisonnements d'Aristote.
Ensuite, il démontra que la curiosité de l'Homme en démontrait l'esprit, un esprit qui ne pouvait que s'élever vers Dieu, pourvu qu'on le guide et donc qui ne pouvait que survivre après la mort en rejoignant son créateur.
Il distingua aussi sept vertus issues de la Vertu divine (l’amitié, la conservation, le don de soi, la tempérance, la justice, la plaisir et la conviction) et le péché absolu, négation de Dieu, composé de sept péchés qui étaient leur opposé (l’avarice, la gourmandise, l’orgueil, la colère, l’envie, l’acédie et la luxure).  
Je suppose que, peut-être la conservation ne vous dit rien: c'est en fait, la vertu qui consiste à ne pas attenter à ses jours et à travailler afin de pouvoir subvenir à ses besoins afin de se conserver en vie. Evidemment, il arrive des circonstances où cela devient difficile en raison de pénuries ou de prix trop élevés. C'est là que la solidarité entre les hommes peur intervenir.
L'acédie, quant-à elle, est une sorte de paresse intellectuelle qui conduit à se désintéresser des choses de l'esprit et de Dieu pour se consacrer exclusivement aux plaisirs matériels.
Pour essayer de guider les humains vers le bien, il définit un juste milieu que chacun devait s'efforcer d'atteindre. Chacun à conscience du bien absolu mais, du fait de son imperfection, ne peut y atteindre et a conscience aussi du mal auquel, sauf quelques esprits pervers, il veut échapper. Aristote recommande donc de choisir une voie moyenne qui soit à mi-chemin des deux pour se maintenir dans la Vertu. J'aurais tendance à dire que la grande maxime qui peut aider à trouver ce chemin est: " Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'il te soit fait".
Il démontra enfin que la vie en collectivité permet aux hommes de se soutenir les uns, les autres, donc d'éviter de se laisser entraîner, par solitude à des actes inconsidérés ou qui mènent au péché; de plus, comme Dieu a doté les hommes de talents différents, l'entraide permet à chacun de mettre son talent particulier au service de tous.

4) Tout, dans son enseignement fut-il accepté par tous ?
Pas tout à fait, car Aristote n'était qu'un humain et quand il imagina une cité idéale organisée en trois cercles, ceux qui travaillent, ceux qui combattent et ceux qui prient et que devaient diriger les plus valeureux des combattants qui deviendraient à la fois chefs politiques et religieux de la cité, ce mode d'organisation souleva quelques critiques, d'autant plus qu'Aristote ne croyait pas en l'égalité des Hommes entre eux.
C'est pourquoi, sans doute, annonça-t-il que Dieu enverrait aux humains un autre prophète, chargé de compléter et corriger son message et qui porterait le nom de Christos.

Marcheur se remit au travail avec ce nouveau parchemin. La chronologie entrait en jeu. Aristote avait connu une révélation, mais il dut lui aussi travailler pour en faire quelque chose. Et tout ne lui fut pas révélé puisque la raison lui permit de faire aussi des découvertes et elles durent elles aussi être enseignées. Cela faisait beaucoup d'effort.
La voie moyenne qui permet de vivre dans la vertu ne signifiait sans doute pas qu'il fallait ménager sa peine. Aristote était présenté comme un sacré bosseur.
De nos jours, les religieux étaient écartés de la gestion de la cité, du moins en Bourgogne. De même, si Alexandre était éduqué par Aristote, c'est bien Alexandre qui avait le pouvoir.
Les spécialistes de la prière avaient la capacité de guider les esprits, même les plus influents.
La division de la société en trois cercles perdurait aujourd'hui. Il ne devait pas y manquer grand-chose. Marcheur avait entendu parler de la cathédrale de Reims qui servait à "faire" le roi de France, qui devenait de fait un chef religieux, en plus de ses prérogatives militaires.
Aristote avait apporté la démonstration de l'importance de la raison, les vertus et la démonstration sur la vie en collectivité. Il était aussi au courant pour Christos.

Marcheur dit:

Aristote était bien équipé pour parler aux puissants. Ils ont à gérer la collectivité et ont intérêt à savoir raisonner. De plus, avec toutes les opportunités offertes par le commerce du luxe, s'ils n'apprennent pas à se modérer, les plaisirs ont tôt fait de les transformer en poche à vin.

Je n'estime pas faire parti de ceux-là, mais mon éducation de commerçant me pousse à m'intéresser aux plus solvables d'entre nous.

Je suppose que la suite est sur Christos? Cela m'aidera sûrement à parler aux personnes du commun avec qui je dois traiter le plus souvent à la mairie de Mâcon.

Mais cela dit, j'admire le courage d'Aristote, d'avoir persévéré dans ces âges sombres, d'avoir tenu ces raisonnements alors que tous avaient oublié Oane.

L'archevêque écouta avant de confirmer

Le suivant est bien sur Christos, effectivement.
Aristote a eu de nombreux ennemis; il doit à la protection d'Alexandre d'avoir pu diffuser son message. Cela n'a pas empêché Alexandre de sombrer dans les excès dont vous parlez, excès qui sont, dit-on, à l'origine de son décès.

Il tendit le dernier rouleau à Marcheur

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Marcheur prit le parchemin et le lut. On attaquait les choses sérieuses.

C'était pas des marrants les romains de l'époque. Et l'Eglise oaniste aristotélicienne ne semblait pas en mesure de résister. Christos, avec son programme social et ses institutions a réussi à inverser la tendance.
Mais il ne se passe pas un mois sans qu'on signale une attaque sur les routes ou une prise de mairie en Bourgogne. Et puis les salaires sont de plus en plus bas.
Je me demande si le message porte toujours.

1Oane est le premier prophète, qui révéla le sens de la vie, l'amour et l'amitié pour le créateur et les autres.
2Le Sans-Nom a pour mission de tester la solidité de notre amour pour Dieu
3Seule l'unité engendre la perfection et Dieu ne saurait qu'être parfait.
4Les apôtres doivent pouvoir renoncer aux armes et avoir le soucis de leur ministère. Les disciples, comme je le comprends dans le texte sont ces mêmes apôtres, doivent appliquer la vertu de simplicité. Par extension, ils doivent aussi appliquer les commandements des fidèles, à ceci près qu'ils doivent aussi pouvoir supporter le célibat.
5Christos a montré que la foi pouvait changer l'ordre social. Si la foi ne consistait qu'à se préparer au jugement en subissant les actions de ceux qui écoutent le sans nom, alors elle serait de fait un instrument du sans nom. Seul le discours incisif de Christos a permis de sauver les apports d'Oane et d'Aristote à la foi.

Marcheur avait couché ses réponses par écrit pour les remettre à l'archevêque. Il lui répondit comme ceci:

L'Eglise est une structure subtile, parfois trop subtile pour certains prélats, si bien que votre engagement peut ne pas être compris, ou que l'agenda secret des cardinaux est trop secret pour s'articuler avec votre réaction sincère...L'unité est ce qui rend l'Eglise si forte, vous avez sans doute mis ce précepte d'aristote en avant dans votre décision de faire pénitence.

Je crois que je ferai un bon aristotélicien, parce que je m'intéresse à la foule de ceux qui n'auront jamais de titre et qui ont déjà du mal à comprendre ce qui se passe dans le village d'à côté.

Aujourd'hui, notre système est fait pour ceux qui veulent papillonner d'une communauté à l'autre. Christos a beaucoup voyagé, mais en revenant, il n'a pas dit "vous les bouseux, baissez vos prix pour que nous les voyageurs puissions faire ce qu'il nous plait et mettre tout le monde en concurrence si le coeur nous en dit".

Pour que l'on puisse étudier comme il se doit, il faut que le travail du commun soit rémunérateur. Pour cela, il faut pouvoir se protéger. Le curé n'a pas besoin de le faire lui-même s'il permet aux autres d'en prendre conscience, s'il est présent dans le village pour préparer les habitants à faire leur part.

Je ne veux pas négocier ma médaille de baptême, ni l'obtenir pour me mettre en conformité avec quelques règles de la hérauderie royale, mais pour être mieux à même de préparer les plus jeunes d'entre nous à construire une vraie communauté villageoise, loin des réseaux aux agendas secrets.

Peut-être que c'est pour pouvoir leur parler que Christos demande à ses disciples de vivre dans le dénuement.

Monseigneur, nous avons noué contact et vous me connaissez maintenant. Mais je sais que mère Gwendohermio fait beaucoup pour Mâcon et je voudrais lui proposer d'officier si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Pour le parrainage, j'aimerai demander à messire Wolfar s'il veut bien s'en charger. C'est lui qui m'a fait confiance pour la mairie.

Il marqua une pause et reprit:

Pour l'instant, je suis conscient que je dois me perfectionner dans bien des domaines, aussi prenez ces paroles comme une expérience de pensée. Je voudrais vous demander de vous imaginer ce que serait un diocèse, ou un archidiocèse qui prendrait en charge la pacification d'un noeud. Je sais que les vidames en sont réduits à travailler bénévolement et à se contenter de faire des escortes. Mais la garde épiscopale pourrait gagner en intérêt et en autonomie en prélevant la dîme sur un noeud concédé par le pouvoir provincial. L'Eglise Aristotélicienne n'a pas vocation a contrôler la politique d'une province, mais de là à n'exercer aucun pouvoir, il y a une marge. J'ai l'impression que le bras de fer qu'Elle a engagé avec le roi pour rétablir le concordat n'est pas en train de tourner en sa faveur. Selon moi, l'ancrage territorial, clairement délimité, pourrait lui permettre d'exister politiquement sans effrayer la noblesse outre mesure.

Il sourit.

Nous pourrions être des partenaires de politique, au sens le plus noble du terme. Loin des listes et des échéances électorales, mais avec une passion commune pour l'unité de la communauté.

Et il y a du travail entre Lyon et Mâcon, si l'on en croit la prévote par intérim...

Plus sérieux:

Je fais le choix de ne pas me défendre sur les routes, mes possessions terrestres ne valent pas ma vie. Mais je pourrais reconsidérer la question une fois les jeux des puissants achevés et si un nonce peut être mandaté pour négocier un bout de chemin à ponctionner. Je pourrais alors devenir ce genre de vidame.

Bon. Pas de réponse de Gwendohermio. On fixe une date?

Mercredi, ça vous irait? Messire Wolfar a accepté d'être mon parrain.