Présentation des Séminaristes

Xolotl passait dans le couloir pour manger un morceau quand il surprit une conversation au refectoire.

Dame Ingeburge, quelle surprise! Je suis ravi d'apprendre que vous allez remplacer Cybermymy à la tête de l'archeveché. J'aurai sans doute préféré l'apprendre par la voie officielle mais (il sourit) les voies de la Curie sont plus impénétrables que celle du Seigneur. Bonne journée.

Un balot passa. Le balot en question avait terminé son cursus et trompait son ennui en hantant les couloirs du séminaire. Elle s'approcha de Pierre et dit :
Bonjour très cher. Je me nomme Ingeburge von Ahlefeldt, je suis Archevêque métropolitain d'Aix. Ravie de faire votre connaissance.

Ingeburge tendit la main.

Le jeune homme rougit un peu en se demandant que répondre, lorsque le baron continua sa présentation.

Ah ! oui ! je m'en souviens à présent. Nous étions commissaires au commerce en même temps, on a dû traiter ensemble. Eclat de rire. Pinss s'étonnerait toujours de retrouver tant de ces personnes avec qui il avait échangé il y avait plus d'un an. Je suis donc le baron de Gendrey, Pinss. De Franche-Comté. Ravi de vous revoir.

La Dame baissait la main, apparement sa réaction fut la bonne, il était assez fier de son raisonnement.

Il se mit donc lui aussi a baisser sa main, elle commencait de toute manière a s'engourdir.

Monseigneur Inorn ? Primat du ST.. SRING ? Il faillit encore écorcher la province voisine Il me semblait qu'il était Archevèque de Lyon, d'ailleur a la cathédrale c'est bien son nom qui vient, savez vous qu'il faite son anniversaire dans -6 jours ?

Se dit que ca servait de parler haut et fort les gens vous ecoutent pas ... Bon au moins y'aura eut des gens au refectoire c'est déjà çà
Je viens de la belle Macon, dans la province de Lyon, en Bourgogne, enfin je crois...
J'habite un beau une pièce avec champ de blé attenant

Il regardait les deux hommes a coté, des Baron... il en avait vu un a Macon, une fois en taverne

Pinss remarqua que son interlocuteur semblait détester tout autant que lui cette traîtresse qu'on appelait mémoire, et qui se faisait un malin plaisir de causer du troubles aux personnes qui se rencontraient dans des réunions mondaines ou non, et qui essayaient vainement de se remémorer leurs précédentes rencontres. Mais il était vrai que, cette fois-ci, tout ceci remontait à loin. Le jeune homme compta dans son boulier mental... c'était au moins en octobre 1454.

Oh... Rien de spécial. Enfin j'ai fait deux trois trucs depuis, haut chancelier impérial, juge de Franche-Comté, ce genre de choses pas très importantes. Maintenant, je suis maréchal d'armes impérial, et je compte m'instruire sur le dogme aristotélicien pour, peut-être, qui sait, un jour... Pinss s'interrompit avec un air énigmatique. Et vous, quoi de neuf depuis cette looongue période pendant laquelle je n'ai pas eu le plaisir de vous rencontrer ?

Tout en parlant au baron, Pinss suivait d'une oreille distraite la conversation qui avait lieu non loin d'eux. Il sursauta lui aussi à l'énoncé du mot "string", et fit une moue désapprobatrice. Est-ce qu'il se permettait de dire "rance", pour désigner cette étrange contrée qu'était la France, lui ? Il adressa tout de même une vague salutation aux deux personnages qui observaient tous deux la conversation qui avait lieu entre les deux barons.

Pinss hocha brièvement la tête.

Euh... c'est ptete mieux plutôt que de rester chacun dans notre coin, étant donné qu'on est déjà pas beaucoup. Je ne les connais pas, même si la noble dame me dit quelque chose.

Le jeune homme s'approcha donc des deux autres, s'inclina, et se présenta à nouveau.

Bonjour. Je me nomme Pinss. dit-il simplement avec un sourire au coin des lèvres. Du genre de celui dont il ne se départissait quasiment jamais, et qui lui donnait l'air parfaitement ingénu.

Ingeburge plissa les yeux. Visiblement son interlocuteur n'avait pas compris que lorsque l'on se trouvait face un Archevêque, on s'inclinait pour baiser l'anneau pastoral mais il devait être peut avancé dans ses cours. Elle dit :
Son Eminence Inorn est effectivement Archevêque de Lyon, il en dirige l'archidiocèse. Mais il dirige également la Primatie du Sacrum Romanorum Imperium Nationis Germanicæ à laquelle la province de Lyon, comme la province d'Aix, est rattachée.

Elle ajouta :
Dites-moi, est-ce une habitude bourguignonne que de déformer les mots? C'est la seconde fois que vous usez d'un nom assez étrange pour parler du Saint-Empire.

Avant qu'elle ne s'énerve pour de bon, les deux hommes présents dans le réfectoire s'approchèrent d'eux.
Ingeburge leur fit un léger signe de tête mais se garda bien cette fois de tendre la main. Ses sourcils se haussèrent en entendant le nom de l'un d'eux et elle dit dit simplement :
Oh, Pinss... Je savais bien que votre visage ne m'était pas inconnu.

Un Bourguignon loufoque, un Impérial. Elle allait finir par regretter d'être sortie de sa cellule.
Elle sourit au troisième.
Enchantée Monsieur.

Le haussement de sourcils de la Provençale n'échappa pas à Pinss. Pendant quelques instants, il avait cru la connaître et l'avoir déjà croisée, mais il se rappela juste à temps avant de dire une bêtise que c'était une autre Provençale qu'il avait croisée dans les couloirs de la chancellerie impériale. Il secoua brièvement la tête. Cette fichue mémoire... En tous cas, elle ne devait certainement pas être ravie de croiser un représentant impérial en terres françoises. Un petit rire s'échappa fugitivement de la bouche du jeune homme. Si elle savait... pensa-t-il en redressant son manteau de gueules sur ses épaules. Ce qui était aussi plaisant à ses yeux était que, de passage sur la gargotte provençale en tant qu'ambassadeur, il avait entendu une allusion de l'archevêque ici présent à propos de séminaires primaires, ce qui l'avait conduit tout droit ici. Les coïncidences ne s'arrêtaient donc jamais avec les Provençaux.

Monseigneur, c'est un plaisir. Je vois que vous tenez à la dénomination de l'empire. ajouta-t-il avec une pointe d'ironie, ayant entendu les derniers mots que s'étaient échangés la Provençale et le Bourguignon.